En ce début d’année scolaire, alors que le Gouvernement prétend que sa priorité est l’inclusion, il privilégie la mise en place des mesures qui creusent davantage le fossé entre les familles défavorisées et l’élite. Au lieu de réduire les inégalités, la Macronie semble les aggraver à l’heure d’une rentrée encore ratée.

Une rentrée scolaire au 20 août…
Dans la lignée des fausses bonnes idées de la rentrée, nous avons la nouvelle proposition d’Emmanuel Macron : « une rentrée scolaire dès le 20 août pour les élèves en difficulté. » Cependant, il est difficile de ne pas voir que cette mesure vise principalement les enfants issus de familles précaires.
En effet, une étude réalisée par l’INSEE en 2020 a révélé que les élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage proviennent majoritairement de milieux sociaux précaires :
« Les conditions de vie des parents, leurs ressources économiques et culturelles, sont plus ou moins favorables à la réussite scolaire. Dès l’école primaire, les inégalités de performances scolaires selon la catégorie socioprofessionnelle des parents sont fortes. À l’occasion d’une dictée proposée à des élèves de CM2 en 2015, les enfants de parents ouvriers ont fait en moyenne 19 erreurs et ceux de parents sans emploi 21, soit moitié plus que les enfants de parents cadres. Lors des épreuves de calcul passées en CM2 en 2017, les écarts selon le niveau social étaient également marqués. Entre 1987 et 2017, les écarts sociaux se sont peu modifiés, tant en orthographe qu’en calcul. »
Cette annonce représente une nouvelle manière de marginaliser ces élèves, qui verront leurs vacances scolaires réduites, contrairement aux familles plus aisées qui pourront profiter de deux semaines de vacances supplémentaires.
Il semblerait donc, étonnamment, que le Gouvernement cherche à punir les élèves précaires en créant de nouvelles inégalités entre les classes sociales. Il devrait plutôt travailler à l’amélioration des conditions de travail des enseignants, à la réduction de la surcharge des classes, et à la mise en place des mesures nécessaires pour le bien-être général du corps enseignant et des élèves. Mais malheureusement, les macronistes regorgent d’autres mauvaises idées…
L’uniforme scolaire comme instrument de stigmatisation
La mise en place d’un uniforme scolaire est aussi envisagée sous prétexte de réduire les inégalités et d’alléger la charge mentale des parents. Initialement, Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, avait évoqué cette idée comme une option pour les établissements souhaitant l’expérimenter.
Cependant, le 29 août, Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État chargée de la Ville, a annoncé son intention de réduire les inégalités en proposant un uniforme scolaire dans les établissements des quartiers populaires.
L’idée d’imposer l’uniforme scolaire uniquement dans ces quartiers est stigmatisante. Le Gouvernement tente de se montrer préoccupé par les inégalités économiques entre les classes sociales en adoptant cette politique. Cependant, elle risque en réalité de renforcer la séparation entre les pauvres et les plus fortunés. En limitant l’uniforme aux quartiers populaires, le Gouvernement crée une division nette entre les plus pauvres et les riches, accentuant ainsi les inégalités.
Pour rappel, en France, l’uniforme scolaire était une tenue obligatoire entre 1802 et 1968. C’est à ce sujet qu’Eléonore Belin, chargée des expositions temporaires au Musée national de l’éducation, s’est exprimée, plaidant surtout pour son abandon : « Pour des raisons de coût, on l’a abandonné car cela pesait beaucoup pour les familles. »
La diversion est un art que maîtrise bien le Gouvernement. Sa pratique à chaque rentrée ne permettra toutefois pas de masquer ni de résoudre, d’ici la fin du mandat, les très nombreuses difficultés que rencontre l’Éducation nationale…