Squid Game : Une dénonciation du capitalisme ?


La saison 2 de la série sud-coréenne à succès Squid Game est enfin sortie sur Netflix après 3 ans d’attente. La saison 1 avait suscité un enthousiasme inattendu sur tous les continents à la manière de la célèbre série espagnole La Casa De Papel. L’originalité du concept y est sans doute pour beaucoup dans cette réussite commerciale. Sur le fond aussi, les messages véhiculés sortent des sentiers battus.

À l’extérieur du jeu

Tous les épisodes se déroulent en Corée du Sud, un pays au paysage politique ultra-conservateur, hanté par le spectre du prétendu « communisme » de la dictature nord-coréenne voisine. Si bien que la « liberté individuelle » chère aux capitalistes, leur sert de prétexte parfait pour écraser le prolétariat encore plus fort que dans la plupart des pays occidentaux. 

Ainsi la gauche est quasi-inexistante dans le paysage syndical et politique en Corée du Sud, comme aux Etats-Unis où les élections laissent le choix entre un.e réactionnaire et un libéral-conservateur. Le gouvernement sud-coréen réfléchit d’ailleurs à imposer aux travailleur.euses 69 heures de travail hebdomadaires maximum (contre 60 auparavant) pour le plus grand plaisir du patronat. 

Les scénaristes se basent sur cette réalité, pour construire la série. Les participant.es au jeu sont toutes et tous des miséreux, victimes d’endettement colossaux auprès des banques à cause des bas salaires, du chômage, du système de santé onéreux, de chutes du cours du Bitcoin ou des actions boursières… 

Dans le même temps, les institutions judiciaires et juridiques ne prennent pas vraiment les excès du capitalisme au sérieux, alors les fermetures d’usines ne cessent pas, les manifestations sont violemment réprimées et les trafics les plus morbides continuent.  

A l’intérieur du jeu 

Le déroulement des jeux peut-être perçu comme une analogie du capitalisme à l’extérieur, en effet si on ne respecte pas les règles ou qu’on ne sort pas vainqueur de la compétition, alors on est tué (physiquement dans le jeu, financièrement et socialement dans la vraie vie).

Comme au cœur du système capitaliste, la compétition n’est pas équitable dès le départ en fonction des prédispositions de chacun.es, le mérite n’est alors qu’une illusion maintenue volontairement. Sans oublier la grande part de chances, car il y a des éliminations injustes et arbitraires.

Les soldats sont les défenseurs et les portes-voix de la classe dominante, qui insiste sur le fait que les participant.es sont libres, car ils peuvent voter afin de choisir de continuer ou non, pourtant dans cette situation les candidat.es sont tout sauf libres, sous la pression du groupe, des soldats masqué.es prêts à tirer et de leurs problèmes sociaux qu’iels cherchent à résoudre grâce aux jeux.

Selon de nombreuses théories, le vote rouge représente la gauche, celleux qui veulent partager les richesses et faire cesser la domination des uns sur les autres. Le vote bleu quant à lui la droite, celleux qui veulent continuer leur enrichissement personnel, quitte à sacrifier des vies sur l’autel du profit.

Ce qui est sûr, c’est que les bourgeois prennent du plaisir à voir s’entretuer les joueur.euses (les prolétaires) depuis leur tour d’ivoire, plutôt que de venir s’attaquer à eux. Et même quand l’heure de la révolution sonne, le prolétariat n’est pas suffisamment uni, la répression pour maintenir l’ordre en place est sanglante comme pour faire passer le message « vos vies nous appartiennent ».

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