Polluants éternels : entre santé publique et préservation de l’emploi

Ce 4 avril, l’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi du député girondin Nicolas Thierry (EELV) visant à interdire les polluants éternels. Cependant, sous la pression du groupe SEB (Tefal, Moulinex,…), les macronistes ont amendé certaines parties importantes du texte, qui épargnent désormais les ustensiles de cuisine.

Le scandale à l’amiante de notre génération

Depuis 25 ans, la communauté scientifique alerte sur les dangers des PFAS, cancérigènes et infertilisant avéré selon les autorités de santé, contamine 99% de la population. Ce chiffre s’explique par le fait que 232 sites industriels en Europe utilisent ces substances nocives qui pourraient pourtant être substituées. 

Ce sujet jusque-là peu médiatisé en France a été mis sur le devant de la scène grâce au documentaire de la militante écologiste Camille Etienne, puis par la proposition de loi du député girondin Nicolas Thierry qui vise à les interdire.

Cette dernière a été en partie approuvée par les autres députés, puisqu’à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, la fabrication, l’importation et la vente de tout produit cosmétique, produit de fart (pour les skis) ou produit textile d’habillement contenant des PFAS seront interdits.

Les députés de droite et l’extrême-droite se sont abstenus tandis que la majorité présidentielle a voté pour, malgré les réticences du gouvernement. Cependant, ces derniers ont amendé le texte, excluant les ustensiles de cuisine, notamment les poêles en Téflon, cédant aux menaces sur l’emploi du lobby de cette industrie, et particulièrement du groupe SEB qui possède l’entreprise Tefal.

Fausse opposition, quelles solutions ?

Cette problématique montre qu’il y a un besoin d’allier la question de la santé publique et les enjeux du monde du travail. L’opposition faite par le groupe Seb entre les enjeux de garantir un emploi et une législation forte sur les enjeux écologiques et de santé publique est désuète. 

Mais cela demande une modification totale de la logique d’entreprise. Délocaliser, donc mettre des milliers de salariés au chômage pour passer outre cette législature, est la seule solution du groupe Seb. 

Au contraire, nous devons produire en France avec des matériaux peu polluants, transformer l’emploi, former les travailleurs dans cette logique et investir dans la recherche. Ces efforts sont aussi du fait des pouvoirs publics, qui doivent orienter la politique industrielle, d’emploi et de formation.

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