
Le 11 avril dernier, le groupe Les Républicains a déposé une proposition de loi « visant à protéger les mineurs contre certaines pratiques médicales et chirurgicales en matière de ‘’transition de genre’’». Pour cela, ils souhaitent inscrire dans le code de la santé publique que “Tout traitement médical et hormonal de transition de genre est interdit pour les mineurs ». Partout en France, cette proposition transphobe a déclenché colère et indignation. Dimanche 5 mai, des centaines de collectifs et de milliers de personnes ont manifesté pour dénoncer les attaques envers les personnes transgenres.
Un contexte de haine
En effet, cette proposition de loi ne sort pas de nulle part. Elle prend place dans un contexte de plus en plus hostile aux personnes transgenres. Si aujourd’hui, la droite et l’extrême droite se lancent sur le terrain législatif, elles n’ont cessé, ces dernières années, de prendre pour cible les organisations de défense des droits des femmes et des minorités de genre.
En imposant dans le débat public le terme « wokisme » ou en dénonçant le fantasmé “lobby LGBT” de l’école publique, les réactionnaires diffusent l’idée que les personnes trans sont un danger pour elles-même et pour la société.
Récemment, l’haineux et pourtant surmédiatisé livre Transmania, de Dora Moutot et Marguerite Stern a fait jubiler la droite. Les deux militantes “femellistes” ont fait le tour des grands plateaux pour proposer un discours conservateur et violent, renforçant ce climat transphobe. Elles font aujourd’hui l’objet d’une plainte de SOS Homophobie qui a rappelé que “La transphobie tue”.
Une évolution européenne inquiétante
Malheureusement, la France n’est pas la seule concernée par la montée de ces violences. Le groupe de défense ILGA-Europe a récemment publié un rapport sur l’état de l’homophobie en Europe.
Il constate une hausse de la rhétorique transphobe et anti-LGBT dans 19 Etats membres de l’UE tels que l’Italie, la Croatie ou la Hongrie. Une évolution particulièrement inquiétante dans le contexte des élections européennes, où l’extrême droite pourrait gagner du terrain.