
Lors d’un discours prononcé ce 30 octobre, Emmanuel Macron a déclaré que “dans cette langue, le masculin fait le neutre. On n’a pas besoin d’y ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets ou des choses pour la rendre lisible” Or, c’est faux : le masculin ne fait pas le neutre puisque quand il ne l’emporte pas, il s’impose et écrase le féminin.
L’évolution de la langue ne dépend ni des déclarations présidentielles, ni de celles des académicien.ne.s. Le Président de la République n’a pas son mot à dire sur les questions concernant la langue et son écriture, car elles ne lui appartiennent pas. Écrire en inclusif est un choix politique qui reflète les enjeux sociaux. En incluant chacun.e dans la langue écrite, on promeut l’égalité des genres et la reconnaissance des identités non binaires. Mais malheureusement, encore une fois, la macronie montre que l’égalité et l’inclusion de toustes ne font pas partie de ses préoccupations, et elle se joint à la droite et à l’extrême droite pour faire du français une langue élitiste et figée dans le passé.
La langue évolue avec la société et elle est le reflet de celleux qui l’utilisent. D’ailleurs, aussi ridicule que cela puisse paraître, il devient presque essentiel de rappeler que le français n’est pas une langue morte. C’est une langue bien vivante qui doit continuer à évoluer pour devenir davantage inclusive.
Notons également que l’évolution de la langue n’est pas une nouveauté. Par le passé, il y a eu des changements linguistiques sans grand débat, lorsque des termes tels que “poétesse” et “doctoresse” ont été retirés du dictionnaire ou déformés de manière ridicule. Or, dès que la langue évolue vers plus d’inclusivité, c’est tout à coup problématique : seuls les changements patriarcaux sont permis. En faisant le choix de l’inclusion, ce sont les normes de genre traditionnelles qui sont brisées et l’inclusion de chacun.e qui est encouragée.