
Il n’y a pas qu’en été que le tourisme, en l’absence de régulations suffisantes, peut s’avérer néfaste sur l’environnement. En effet, l’hiver est également une saison propice au tourisme de masse à l’approche des vacances de Noël. Pourtant, seulement 8% des Français peuvent se permettre de se rendre à la montagne au moins une fois tous les deux ans, selon l’Observatoire des Inégalités, un chiffre suffisant pour mettre à rude épreuve un patrimoine naturel déjà menacé.
Les stations de ski menacées
Si le seuil de 2°C de réchauffement planétaire est atteint, alors 53% des stations de ski risquent de se retrouver avec un manque critique de neige. À + 4°C de réchauffement planétaire, cette proportion grimpe à 98%.
Les émissions de gaz à effets de serre nécessairement émises pour se rendre sur un site touristique ainsi que la consommation d’énergie sur le lieu de vacances participent au réchauffement climatique, et donc à la réduction de la quantité de neige. En effet, le secteur touristique est responsable à lui seul de 8% des émissions mondiales de CO2.
Les écosystèmes locaux ne sont pas seuls à être mis sous pression, c’est une économie entière qui est menacée et dont les acteurs doivent, pour survivre dans les prochaines années, trouver un équilibre périlleux entre maintenir, voire augmenter leur chiffre d’affaires et préserver la faune et la flore.
Des solutions ?
Premièrement, les pouvoirs publics doivent investir pour permettre aux agents du secteur de varier leurs activités touristiques, ce qui constitue une perte sèche à court terme car le ski constitue le loisir le plus rentable. Il serait également souhaitable de bloquer les prix des transports en commun et des locations de logement sur place afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent de se rendre à la montagne de façon écoresponsable.
Deuxièmement, s’équiper de canon à neige semble inévitable pour les agents du secteur, bien que cette option ne se suffise pas à elle-même (le risque de très faible enneigement pour 2°C de réchauffement planétaire passe à 27%, et 71% pour +4°C).
Enfin, construire moins, mais mieux, en optimisant l’isolation thermique, sans oublier la rénovation thermique des bâtiments déjà existants afin de limiter au maximum l’utilisation du chauffage pour faire face au froid.