Suite au meurtre tragique de Nahel par un policier, une marche blanche a été organisée en sa mémoire et une cagnotte en ligne mise en place pour soutenir sa famille dans les différentes démarches. Cependant, la famille de Nahel n’est pas la seule à bénéficier d’une cagnotte : le 30 juin, Jean Messiha en ouvre une pour soutenir la famille du policier. Le montant des dons vient de dépasser le million…

Le meurtre raciste désormais soutenu par des dons
Alors que la cagnotte destinée à la mère de Nahel peine à progresser, avec seulement 12 177 donateurs et une collecte de 243 000€, c’est avec effroi que nous constatons que la cagnotte en faveur du policier de Nanterre dépasse le million d’euros collecté.
Il bénéficie du soutien de militants d’extrême-droite, qui expriment leur haine envers une catégorie de personnes racisées et accusent la gauche d’ignorer la famille de Florian M. Et, pendant que l’extrême-droite se réjouit de la montée en flèche de l’argent collecté pour le policier actuellement mis en examen, la gauche, tout en soutenant la famille de la victime, condamne également les actes et réclame que justice soit rendue.
Certains dons en soutien du policier atteignent la somme considérable de 3 000€ par personne, témoignant des motivations des donateurs apportant un soutien financier à l’auteur d’un meurtre raciste mis en examen. Le constat est alarmant et met la lumière sur des montants exorbitants, qui ne reflètent pas seulement un simple soutien.
La cagnotte de Messiha revêt bel et bien une dimension politique suscitant l’inquiétude. Soutenir un homme qui tue froidement un mineur maghrébin en lui donnant des milliers d’euros renvoie une image troublante de notre société. C’est la preuve d’une population divisée, dont une majeure partie semble accepter qu’un jeune de 17 ans puisse être tué simplement parce qu’il est issu des banlieues.
L’extrême-droite instrumentalise la mort d’un mineur
La cagnotte provoque de vives réactions et indignations légitimes sur les réseaux sociaux. De son côté, Jean Messiha, sans honte ni scrupule, s’affiche dans les médias pour promouvoir la cagnotte dont il est à l’origine.
Des propos tels que “Ne pas soutenir nos forces de l’ordre, c’est être du côté de la non-France, de l’anti-France et de la collaboration. Je suis du côté de la France.”, “Le policier n’a fait que son travail. L’hallali dont il est victime est une honte nationale.” ou encore “La cagnotte de soutien (…) est un symbole de la France qui dit NON à cette forfaiture !” sont tenus sans aucune répercussion.
Nahel est complètement invisibilisé, c’est le policier qui devient la véritable victime : “notre policier Florian M. injustement jeté en prison” (tweet du 02/07/2023 à 12h49), entre le possessif “notre”, l’adverbe “injustement” et le verbe “jeter”, tout est pensé pour faire croire que l’on parle d’une personne innocente qui n’a jamais commis l’irréparable.
Une victoire probable pour le camp de la honte
Alors que la cagnotte de la honte a dépassé le million d’euros le 3 juillet, il convient de réfléchir aux véritables intentions qui se cachent derrière sa création. Quel est le message véhiculé par cette collecte de fonds ? La réponse est claire : il s’agit de l’expression d’une idéologie d’extrême-droite qui se sent menacée et qui utilise l’argent comme moyen de démontrer sa force.
Le dernier tweet de Jean Messiha illustre parfaitement cette idée : « Un million. Leur monde s’écroule. Le nôtre renaît. » Il ne fait aucune référence à la famille du policier, qui est en réalité utilisée comme une façade par ces militants fascistes répandant leur haine et en quête d’existence.
Depuis deux jours, les réseaux s’enflamment, avec des milliers de signalements et de nombreux tweets adressés à la plateforme GoFundMe, demandant la suspension de la collecte de fonds.
Cependant, ce n’est qu’aujourd’hui qu’un porte-parole de la plateforme a choisi de s’exprimer sur cette question. “Actuellement, cette cagnotte est conforme à nos conditions d’utilisation car les fonds seront versés directement à la famille en question. La famille a été ajoutée comme bénéficiaire, donc les fonds lui seront directement versés.”
C’est ainsi que ce million, symbole d’une France meurtrie par l’extrême droite, honore la mort d’un adolescent de 17 ans tué une seconde fois.