La banque alimentaire bordelaise à nouveau cambriolée

Alors que de plus en plus de bénéficiaires se bousculent aux portes de la banque alimentaire bordelaise, l’association est à nouveau victime de cambriolage, le huitième en trois mois. Ce samedi 28 octobre, la banque alimentaire de Bordeaux a de nouveau été prise pour cible lors d’un énième cambriolage. Le deuxième en deux semaines, le huitième depuis fin juillet. Cette fois-ci, ce sont les cuisines de l’association qui ont été pillées. 

C’est lundi que le pillage du réfectoire a été découvert par les bénévoles. Parmi les éléments volés : des robots de cuisine, blenders, couteaux professionnels mais aussi les lave-linges et sèche-linges de l’association. Le préjudice s’élèverait autour de 7 500€ pour le rééquipement de la cuisine seulement, un montant qui n’est pas moindre pour l’association qui vient en aide à 22 000 bénéficiaires chaque semaine. 

Des frais qui mettent à mal les comptes et le moral des bénévoles

Depuis le début des cambriolages, c’est environ 50 000 € de dégâts qui ont maintenant été recensés. Pour pallier les cambriolages, l’association girondine a dû embaucher un agent de sécurité. Cela entraine un surcoût de 7 000 € sur les trois derniers mois.

L’achat d’une cage grillagée pour protéger l’infrastructure est estimé à 15 000€, des dépenses qui ne sont pas légères. La directrice de la banque alimentaire de Gironde, Marie-Lys Chenebeau, précise en effet que cela représente “un budget qu’on va avoir du mal sortir, et surtout autant d’euros qu’on ne va pas pouvoir investir dans l’aide alimentaire”.

Mais plus qu’un préjudice financier, c’est aussi un préjudice moral qui pèse sur l’association. Certains de ses bénévoles ressentent une réelle injustice vis-à-vis de la situation, comme en témoigne Marie-Ange Dupouy qui ne comprend pas comment on peut s’en prendre à une association venant en aide aux personnes. Certains bénévoles témoignent également de leur “frustration” et de leur “tristesse”. Tous ces cambriolages viennent troubler le fonctionnement habituel de l’association.

Des conséquences dramatiques

Ce n’est malheureusement pas le premier cambriolage que subit l’association girondine mais bien le huitième. Ainsi, durant les mois passés, des voitures s’étaient retrouvées avec leur carburant siphonné et du cuivre avait également été dérobé. Cela avait provoqué l’arrêt de deux des quatre chambres froides empêchant la bonne conservation des denrées les plus périssables.

Tout cela vient ainsi bouleverser le bon déroulé de la prochaine collecte qui aura lieu à partir du 24 novembre prochain. Selon Marie-Lys Chenebeau, cela risque de limiter le nombre de denrées qui pourront être collectées – ce qui risquera de mettre à mal l’activité de l’association pour les prochains mois alors que nous rentrons en pleine trêve hivernale. 

On peut alors se poser la question de comment vont s’en sortir les bénéficiaires de la banque alimentaire de Gironde. Pour rappel, les Restos du Coeur exprimaient déjà en octobre les difficultés qu’ils éprouveraient à aider tous leurs bénéficiaires. Comment seront-ils aidés alors que l’inflation et la précarité touchent toujours nos concitoyen.nes ? Comment apporter une aide pérenne et suffisante, qui ne reposerait pas sur les associations ou sur le fait de sauter des repas pour finir la fin du mois, afin que l’on puisse tous vivre convenablement ?

La Banque Alimentaire aidait 2,4 millions de personnes fin 2022, c’est trois fois plus qu’en 2011. Cela représente donc 400 000 personnes de plus depuis 2020.

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