
Treize mois après le pogrom du 7 octobre perpétré par le Hamas et les ripostes successives d’une violence sans précédent de l’Etat d’Israël, son premier ministre Benjamin Netanyahou, son ancien ministre de la défense Yoav Gallant et Mohammed Deif, chef du Hamas sont finalement visés par un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale. Alors que 186 000 gazaouis ont perdu la vie, l’ONU tente une nouvelle fois -plusieurs cessez-le-feu avaient déjà été exigés en vain- de faire entendre l’urgence d’établir une paix durable entre israéliens et palestiniens.
Benjamin Netanyahou face à ses crimes de guerre
“Meurtres, persécutions et autres actes inhumains”, “famine comme méthode de guerre” et “entrave systématique à l’aide humanitaire” accablent l’Etat Hébreu. Les 123 pays ayant ratifié le Statut de Rome sont par conséquent tenus d’arrêter le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, si celui-ci se trouvait sur leur sol.
Une décision qui divise les pays signataires. Un nouveau procès Dreyfus” se jouerait pour certains. Surtout, une démocratie serait ainsi mise au banc des accusés !
Cependant, la démocratie ne prend-elle pas racine dans la reconnaissance du principe d’Etat de droit ? Le “meilleur des régimes” ne devrait-il pas se soumettre aux règles internationales garantissant les droits humains ? Il semble également inquiétant de voir des démocraties envisager le retrait du bandeau de l’impartialité de la Justice selon les circonstances. Le droit n’aurait-il pas de sens qu’en se fondant sur les actes commis et non sur le statut de leur auteur?
Le doute plane autour de Mohammed Deif
Selon Israël, le chef de la branche armée du Hamas a été tué lors d’une frappe lancée le 13 juillet dernier, mais est-ce un coup de com’ de la part des dirigeants sionistes pour justifier l’injustifiable bombardement de milliers de civil.e.s innocent.e.s ? La CPI (Cour Pénale Internationale) s’interroge également, l’institution estime « ne pas avoir la preuve de sa mort ». La décision a donc été prise de d’émettre également un mandat d’arrêt à son encontre, car la juridiction internationale l’estime coupable de « crimes contre l’humanité » comme « le meurtre, l’extermination, la torture, le viol et d’autres formes de violence sexuelle », ainsi que des crimes de guerre « que sont le meurtre, les traitements cruels, la torture, la prise d’otages, les atteintes à la dignité de la personne, le viol et d’autres formes de violences sexuelles ».
Yoav Gallant, ministre génocidaire
Ancien officier des forces de défense israéliennes puis ministre de la défense d’Israël jusqu’à son limogeage le 5 novembre 2024 ; Yoav Gallant est celui ayant annoncé le «siège complet» de Gaza : « Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant, tout est fermé […]. Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence. ».
Lui et le Premier ministre israéliens sont donc jugés responsables de “provoquer l’extermination, provoquer la famine comme méthode de guerre, y compris le refus de l’aide humanitaire, cibler délibérément les civils dans les conflits” par la Cour Pénale Internationale.
Au-delà des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité pour lesquels la CPI a jugé Yoav Gallant, il a aussi menacé le Liban de le “ramener à l’âge de pierre”. Une autre bonne raison de le traduire devant la justice.
Cependant, il est à noter que de nombreux sénateurs étasuniens se sont prononcés en faveur d’une utilisation de la loi dite “d’invasion de La Haye”, qui autorise le Président américain à envahir les Pays-Bas en cas de détention d’un citoyen américain, si Benyamin Netanyahou ou Yoav Gallant venaient à être emprisonnés par la CPI.