JO 2024 : Des athlètes russes et biélorusses autorisés à participer sous bannière neutre

Le Comité International Olympique (CIO) a autorisé, le 8 décembre 2023, la participation sous conditions des sportifs russes et biélorusses pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Seuls sont autorisés les sportifs « individuels neutres » qui ont franchi les éliminatoires, ne soutiennent pas activement la guerre en Ukraine, ne sont sous contrat ni avec l’armée ni avec des agences de sécurités nationales.

Actuellement, ces conditions réduisent les délégations sportives russes et biélorusses : 8 pour la première et 3 pour la seconde, alors qu’elles comptaient respectivement 336 et 109 sportifs aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

Les faits

En février 2022, le CIO avait demandé aux fédérations d’exclure les athlètes russes et biélorusses des compétitions internationales. Cette décision, en rupture avec la traditionnelle posture de neutralité politique revendiquée par l’organisation sportive, faisait suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, lancée en partie depuis le territoire de son allié biélorusse. En mars 2023, le CIO avait ouvert la voie à une réintégration des athlètes des deux pays, tout en repoussant cette décision “à un moment approprié.”

Le gouvernement ukrainien avait imposé à ses sportifs de boycotter toute compétition impliquant des Russes, mais cette position a évolué en juillet. Ce changement, attendu par le CIO, lui a permis d’autoriser certains athlètes russes et biélorusses a participé aux Jeux olympiques de Paris 2024 sous bannière neutre et sous conditions, après neuf mois de suspens.

Tandis que le ministre russe des Sports Oleg Matystine a qualifié ces mesures de “discriminatoire”  et comme allant “à l’encontre des principes sportifs” (Agence de presse TASS), son homologue ukrainien, Marviy Bidniy, expliquait s’opposer à la participation des athlètes russes et biélorusses, jugeant leur drapeau neutre “taché de sang” et craignant que le sport ne serve “à des fins de propagande militaire

Un juste milieu

Pour le CIO, il s’agit de trouver un juste milieu entre, d’une part, ses intérêts propres et sa volonté d’autonomie politique, d’autre part celle des pays occidentaux de sanctionner leur adversaire russe dans le conflit ukrainien.

Si l’agression à visée impérialiste de la Russie contre un État souverain a entraîné la mise en place de sanctions sportives, mais aussi diplomatiques et économiques, la politique d’Israël, qui maintient un système d’apartheid et de colonisation dans les territoires palestiniens tout en bombardant la population civile à Gaza, n’a pas eu de telles conséquences. 

Ce « deux poids deux mesures » nous rappelle que le sport est intrinsèquement politique et qu’il dépend du rapport de forces entre les différents partis. En face, l’apolitisme des grandes instances qui prévalait jusque-là n’était qu’un argument utilisé pour justifier leur compromission.