Flora Tristan : lutte féministe, lutte ouvrière, un seul combat !

Féministe et militante socialiste, Flora Tristan a laissé une empreinte indélébile dans l’Histoire du XIXe siècle. Née le 7 avril 1803 à Paris et décédée le 14 novembre 1844 à Bordeaux, sa vie a été marquée par un mariage entaché de violence et de maltraitance.

Son engagement pour la condition féminine

Dix-huit ans après son mariage avec André Chazal, elle obtient la dissolution de leur union et se débarrasse de ses devoirs conjugaux. Suite à cette décision, Chazal lui inflige une blessure au poumon gauche en tirant avec un pistolet. Cette expérience renforce son engagement en faveur des droits des femmes, notamment sur la question du divorce. La possibilité de rompre le mariage a en effet été abrogée en 1816, sous la Restauration.

En 1843, elle écrit l’Union ouvrière, le premier manifeste politique qui intègre les luttes et revendications des femmes à la lutte ouvrière. Elle souligne que les femmes ouvrières sont doublement opprimées en raison de leur genre et de leur classe sociale. “L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme. Elle est le prolétaire du prolétaire même.”

Ce lien crucial entre la lutte des femmes et la lutte ouvrière ouvre la voie à un féminisme qui reconnaît les différentes formes d’oppression et la nécessité d’une lutte collective pour l’égalité.

“Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!”

L’Union ouvrière expose les inégalités et les injustices auxquelles les travailleurs et les travailleuses sont confronté.e.s. Flora Tristan défend la création d’associations ouvrières et met en lumière l’importance de la lutte collective pour arracher des conquêtes socio-économiques. Dans ce même ouvrage, elle écrit la célèbre phrase : “Prolétaires de tous pays, unissez-vous !” associée à Marx et Engels, qui l’ont reprise dans le Manifeste sans la citer.

En avance sur son temps, elle reconnaissait l’importance de la solidarité entre les classes travailleuses des différentes nations pour lutter contre l’exploitation capitaliste. Cet appel à l’unité internationale des prolétaires est amplifié par les deux théoriciens communistes quelques années plus tard.

En 1957, dans la revue “Le surréalisme, même”, André Breton écrit à son propos : “Elle apparaît comme la floraison même de son rameau social.” Flora Tristan a donc eu un impact considérable sur ses contemporains et pour les générations suivantes, en mettant en évidence les inégalités socio-économiques et de genre de son époque.

Son héritage réside dans son appel à l’unité et à la lutte contre les multiples oppressions, laissant ainsi une empreinte durable sur les luttes féministes et ouvrières qui ont suivi.

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