Nahel : il est temps d’organiser la colère contre les violences policières

Les violences urbaines survenues suite au meurtre du jeune Nahel sont les dernières d’une longue série, qui accumulent 30 ans de colère contre les violences policières.

Ces dernières ont servi de prétexte aux personnalités d’extrême-droite pour déverser leur haine à propos des banlieusards sur les réseaux sociaux et les plateaux télévisés. D’autres intervenants se revendiquant d’extrême-gauche fantasment à l’inverse cette situation, qui leur procure sans doute un frisson révolutionnaire.

Ce qu’ils oublient, c’est que leur responsabilité est précisément d’organiser cette colère légitime, afin que la révolte ait lieu avec une méthode et un objectif précis. Ici, on constate toutefois que les émeutiers en viennent à détruire leurs propres quartiers (immeubles d’habitations, véhicules et services publics) pour se faire entendre. Cela nuit par conséquent à leurs conditions de vie et met en danger leur intégrité physique.

Un mode d’action contre productif qui pousse le Gouvernement à accentuer la répression, en envisageant la proclamation de l’état d’urgence. La situation contribue à détourner l’attention du drame qui s’est produit, comme en 2005, avec un bilan de plus de 10.000 véhicules brûlés, 300 bâtiments détruits ou dégradés, 6000 interpellations et 1300 personnes écrouées.

Quels débouchés à ce mouvement ?

Sans qu’il soit question de condamner fermement les violences, il est de la responsabilité des organisations de structurer politiquement les colères. Des Aubiers (Bordeaux) à la Cité Pablo-Picasso (Nanterre) en passant par le Mirail (Toulouse), les jeunes doivent massivement rejoindre des organisations révolutionnaires comme le MJCF, donnant la possibilité de mener méthodiquement les luttes communes avec les autres prolétaires.

Qu’ils soient issus des villes ou des campagnes, Marx écrivait qu’une “idée devient une force lorsqu’elle s’empare des masses ». Ne cédons pas à la division que souhaite la bureaucratie étatique. L’ennemi des travailleurs est le même, le patronat relayé par l’État bourgeois.

En effet, c’est lui qui allume constamment des braises puis met de l’huile sur le feu jusqu’à l’explosion : hier pour la réforme des retraites, aujourd’hui pour la mort de Nahel qui démontre que la police est une institution défaillante. Les syndicats de travailleurs pourraient également reformer l’intersyndicale, en lien avec les partis politiques, pour offrir un cadre légal à ces manifestations et sensibiliser l’ensemble de la société aux revendications politiques qui découlent de ce mouvement.

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