Borne s’essuie les pieds pour la douzième fois sur son paillasson parlementaire

La Première ministre a dégainé l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter sa loi de programmation des finances publiques. Un geste qui ouvre une probable saison des passages en force au Parlement.

Une petite semaine de session extraordinaire convoquée à l’Assemblée nationale. Bien peu, certes, mais suffisant pour qu’Élisabeth Borne décide de recourir à l’article 49.3 de la Constitution. Consciente de l’échec annoncé pour son texte de programmation des finances publiques, la cheffe du Gouvernement a préféré s’essuyer les pieds une nouvelle fois sur la représentation nationale.

En dehors des macronistes, tous les groupes de l’Assemblée s’opposaient au projet de loi examiné. Son objectif principal : ramener le budget de la France dans les clous de Maastricht, afin de respecter la sainte règle des 3% de déficit.

L’austérité, donc. Les groupes de la gauche au Palais Bourbon se sont empressés de dénoncer la situation et ont rapidement déposé une motion de censure, rejetée vendredi soir avec 193 voix sur les 289 nécessaires.

De toute évidence, le changement de méthode annoncé au début du quinquennat ne semble pas encore porter ses fruits. Tentant de construire des majorités sur des textes avec les Républicains exclusivement, le Gouvernement minoritaire vire à droite et n’assume pas pouvoir perdre face à la représentation du peuple… comme nous l’avons vu avec la réforme des retraites.

À l’arrivée des textes budgétaires pour l’année 2024, il ne fait aucun doute que les députés et les sénateurs n’auront pas leur mot à dire ni d’amendement à porter sur ces projets. Comme l’année dernière, il y a fort à parier que Borne fasse passer au forceps ses projets de ruine des services publics et de la Sécurité sociale… pour le plus grand mal des travailleurs et travailleuses de notre pays.

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