Artsakh : un riche patrimoine culturel en danger

L’Artsakh, également connu sous le nom de Haut-Karabagh, est une région imprégnée d’histoire, de culture et de patrimoine. Niché dans le Caucase du Sud, ce petit territoire enclavé est le théâtre de conflits depuis des décennies. Depuis l’invasion par l’Azerbaïdjan en septembre dernier qui a abouti en une déportation de la population, le patrimoine culturel arménien est en danger. 

Le pouvoir azéri, souhaitant légitimer sa nouvelle conquête, envisage d’effacer toute trace évoquant la présence des Arméniens sur ces terres. 

Un point sur son patrimoine

L’Artsakh est une région au patrimoine culturel riche et varié. Ses lieux culturels les plus importants comprennent des sites historiques, des monastères et des «khatchkars», stèles typiquement arméniennes.

On peut notamment citer le monastère de Gandzasar (XIIIe siècle), ciblé plusieurs fois par des frappes azerbaïdjanaises mais restauré; le monastère de Tsitsernavank (Ve siècle) également reconstruit, ou encore la sculpture «Nous sommes nos montagnes», symbole de la république d’Artsakh.

Ce sont des milliers de monuments et des dizaines d’œuvres d’art qui sont menacées ; il existe d’ailleurs un projet qui vise à les répertorier. 

Après le nettoyage ethnique, un génocide culturel ?

L’Azerbaïdjan n’est pas étranger à ces pratiques d’effacement de la culture arménienne. Le cimetière de Djoulfa (comprenant des milliers de khatchkars), dans la province du Nakhchivan, a ainsi été totalement détruit en 2006 et remplacé par un camp militaire, et son existence est niée aujourd’hui.

La cathédrale Ghazanchetsots à Chouchi, conquise par l’Azerbaidjan en 2020, a été ciblée par des frappes pendant les hostilités et subit une restauration qui vise à la transformer et à la «turquifier».

De plus, dans l’ancienne capitale d’Artsakh récemment tombée dans les mains d’Aliyev, Stepanakert, une nouvelle carte a été diffusée avec de nouveaux noms de rue, dont une rebaptisée Enver Pasha, un des trois architectes du génocide arménien de 1915

L’UNESCO avait proposé d’effectuer une mission d’expertise pour faire l’inventaire des biens culturels de la région, sans aucun retour de la part de Bakou.

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