
L’Opération « déluge d’Al-Aqsa », nom de code de l’attaque terroriste du groupe islamiste du Hamas a causé la mort de 90 civils israéliens. Les médias français de grande écoute traitent ce drame en donnant largement la parole au lobby sioniste… qui en profite pour nier ou justifier la politique colonialiste d’apartheid que subissent les Palestiniens depuis trop longtemps. De telles tentatives de ralliement de l’opinion aux positions sionistes extrémistes n’est pas étonnant. 90% des médias sont concentrés dans les mains d’une poignée de milliardaires, guidés uniquement par le pouvoir économique et non par la liberté de la presse.
Un manque de contexte
En 2001, Nelson Mandela déclarait « notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens ». Il faisait alors référence à l’apartheid toujours en vigueur à l’encontre des Palestiniens, une politique raciste similaire à celle qu’il a combattue en Afrique du Sud. De nombreuses ONG comme Amnesty International dénoncent cette situation, que l’État français refuse de reconnaître.
Pourtant l’oppression du peuple palestinien privé de nation n’émeut pas la plupart des journalistes, qui mettent essentiellement en avant les victimes israéliennes. De cette manière, l’anti-sionisme se retrouve assimilé à l’antisémitisme et les marques de soutien aux Palestiniens assimilées à un soutien au Hamas.
Cette volonté d’ignorer la réalité se fait au mépris des forces de résistance progressistes et laïques, comme le Front Populaire de Libération de la Palestine. L’évolution des frontières démontre à elle seule qu’Israël n’est pas tout blanc et colonise bel et bien la Palestine.
En plus des crimes du Hamas, il serait du devoir des médias de mettre en lumière les nombreuses violations par Israël du droit international, de la convention de Genève et du droit humanitaire. L’histoire récente du Moyen-Orient démontre clairement que ces agissements sont à la racine du mal qui ronge la région.
On parle ici d’arrestations ou de meurtres arbitraires, de tortures physiques et psychologiques, ou encore de bombardements de quartiers entiers. Le bilan humain est évidemment catastrophique du côté palestinien.
Le « déluge d’Al-Aqsa » sert d’ailleurs actuellement de prétexte à l’Etat impérialiste d’Israël pour assiéger Gaza afin de couper l’accès à l’eau, à la nourriture et à l’électricité au Gazaouis. Le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahu va encore plus loin dans l’ignominie en comparant la population locale à des « animaux ».
Des exemples flagrants
Il y a quelques jours, Julien Bahloul, véritable porte-parole de Tsahal (Armée de défense d’Israël) dans laquelle il a servi, était présenté sur BFM TV comme « spécialiste de la société israélienne ». Sa posture de défense du gouvernement israélien apparaissait donc, de façon trompeuse, neutre au téléspectateur.
Le représentant d’Israël en France, Raphaël Morav, a également été invité dans ce contexte. Aucun représentant palestinien n’a reçu le même traitement de faveur (par exemple Salah Hammouri, déporté en France depuis 10 mois), ni aucun juif anti-sioniste.
Sur cette même chaîne l’intellectuel Alain Gresh, qui a eu le malheur de remettre en cause les agissements des sionistes et de leur soutien, a été censuré dans la rediffusion de l’émission.
C’est d’ailleurs sur un ton accusatoire que les députés LFI et PCF, qui défendent le droit à l’autodétermination des Palestiniens, sont interrogés à la télévision. À l’inverse, les xénophobes plus ou moins assumés ont reçu carte blanche pour témoigner de leur affection pour la colonisation israélienne.
Le présentateur de l’émission Touche pas à mon poste Cyril Hanouna est allé jusqu’à déclarer en direct sur C8 « qu’ils aillent chercher les voix des musulmans, avec plaisir (…) mais qu’ils aillent chercher les voix des terroristes, il faudra qu’ils rendent des comptes » (en parlant de La France insoumise).
Pour parvenir à une paix juste et durable, il est indispensable de rappeler que seul le respect du plan de partage de l’ONU (résolution 181) de 1947 proposant une solution équitable à deux États est viable.
« Les médias sont les entités les plus puissantes sur Terre. Ils ont le pouvoir de rendre les innocents coupables et de faire des coupables des innocents » – Malcolm X