
Ce lundi 21 novembre, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français, était à Bordeaux à l’occasion de son tour de France. Après un passage dans les forêts dévastées par les feux de cet été, puis à Pessac où un quartier est menacé de destruction sans relogements, il a donné rendez-vous aux Girondin.e.s pour une réunion publique.
Féminisme, environnement, industrie, l’ancien candidat à la présidentielle a voulu répondre sans tabou à chacune des questions que pouvaient poser les 300 participant.e.s. Retour à travers quelques-unes des réponses que le député du Nord a apportées aux citoyen.ne.s présent.e.s.
“Vendredi, ce sera le 25 novembre, la journée internationale contre les violences faites aux femmes. On ne peut pas dire que les actes soient à la hauteur des enjeux. Pour toi, quelles seraient les mesures prioritaires à prendre pour mettre fin à cette violence ? »
Fabien Roussel : « D’abord, je dirais que l’ensemble des forces de gauche et écologistes sont d’accord pour réclamer un milliard d’euros par an pour donner les moyens de lutter efficacement contre les Violences Sexistes et Sexuelles. Investir dans la formation et l’embauche de personnel, dans la police et dans la justice, pour faire en sorte qu’on puisse accueillir dans de bonnes conditions les femmes victimes de violences. Pour pouvoir prendre leurs plaintes en étant formé.e.s. Les personnes ayant commis ces violences ne peuvent pas courir dans la nature pendant deux ans. 122 féminicides depuis le début de l’année !
Deuxième chose, une femme qui a subi un viol, si elle décide de porter plainte et dénoncer, est face à un parcours du combattant. Porter plainte, voir la médecine légale spécialisée, un psychologue, une association…. Nous demandons qu’il y ait des lieux adaptés, y compris dans les hôpitaux, pour que quand une femme vient porter plainte, elle puisse avoir l’ensemble des services pour se mettre à sa disposition et l’accompagner. Une plainte ne doit pas être un parcours du combattant ! »
« Avec un collègue, on travaille chez Ariane groupe, 3 000 salarié.e.s. Depuis 2014, l’Etat n’a plus regard sur l’argent investi dans ces lanceurs. Pendant tout ce temps, on a diminué les emplois, perdu les compétences, mis à néant la recherche et le développement. Quelle solution a-t-on face à cette situation ? »
Fabien Roussel : « Il faut conditionner les aides ! Chaque euro versé à une entreprise doit servir à quelque chose ! Aujourd’hui, 9.200 grandes entreprises captent 100 milliards, alors que les 520 000 TPE-PME captent à peine 50 milliards. Les miettes pour les TPE, c’est pas normal ! »
« Est-ce que vous allez boycotter la coupe du monde au Qatar ? »
Fabien Roussel : « J’avais dit que si j’étais joueur de foot, je n’y serais pas allé. Je mets un carton rouge à la FIFA, et j’en profite pour saluer l’équipe d’Iran qui a eu le courage de ne pas chanter l’hymne de son pays pour protester contre les violences du régime iranien. Quand on est Français.e, on a des idées, donc les joueurs français vont bien trouver un moyen !
Sur l’attribution du Qatar, à l’époque, la CGT et Marie-George Buffet ont dénoncé son attribution. Des télévisions nous font la leçon tous les jours sur les conditions de cette coupe du monde, et le soir la diffusent. Ils nous rendent presque responsable de la regarder et qu’elle ait lieu : mais ils sont gonflés quand même ! S’ils ne veulent pas qu’on la regarde, qu’ils ne la diffusent pas ! Il y a beaucoup d’hypocrisie dans cette histoire : Sarkozy a joué un rôle pour attribuer la coupe du monde au Qatar. Dans la foulée, il fait une loi favorisant l’investissement du Qatar en France. Dans la foulée, le Qatar achète le PSG. Dans la foulée, le Qatar devient le lieu où la France vend le plus d’armes. Faut pas nous prendre pour des cons non plus ! »
« Les files d’attente aux Restos du cœur s’allongent, particulièrement des étudiant.e.s. Qu’est-ce qu’on peut dire à ces jeunes ? »
Fabien Roussel : « On demande une allocation d’autonomie, afin qu’ils et elles soient autonomes et ne dépendent plus de leurs parents. C’est la moindre des choses, qu’une société fasse ça pour ses enfants. Et c’est finançable en s’appuyant sur le même système que la sécurité sociale !
On veut une France qui donne toutes ses chances et possibilités à sa jeunesse de pouvoir s’émanciper par le travail, en commençant par ses études. Peut-on imaginer un seul instant une société où on serait heureux.ses au travail, où on partirait à la retraite sans avoir le dos cassé ? La droite a tué le travail, l’a précarisé, flexibilisé, abîmé. Jamais plus ! Je veux que tout le monde soit heureux.ses au travail, et ça, c’est le combat de la gauche ! »