
Le 20 septembre, la présidence de l’Université de Strasbourg annonçait la fermeture de ses sites pendant deux semaines supplémentaires cet hiver. En cause : la volonté de faire des économies face à l’explosion des prix de l’électricité. Tandis que le distanciel fait son retour pour certains étudiants, Dean Lewis, le président de l’Université de Bordeaux (UB), annonce que l’établissement ne fermera pas cet hiver.
La crise énergétique touche de plein fouet les institutions
Depuis près d’un an, l’Europe traverse une crise énergétique sans précédent. L’explosion des prix de l’électricité, indexés sur ceux du gaz, a provoqué un choc massif pour le pouvoir d’achat des ménages. Pour autant, ces derniers ne sont pas les seuls à subir les effets de la crise.
Les administrations sont également frappées de plein fouet par l’envolée des factures d’électricité. Les collectivités territoriales comme les établissements d’enseignement voient parfois leur budget énergie tripler, voire même quadrupler pour certains. Avec un surcoût estimé à 7 millions d’euros, l’Université de Bordeaux n’échappera pas au phénomène cette année, tout comme les nombreux autres établissements d’enseignements supérieurs en France.
Le président de l’Université s’engage
À l’inverse du cas strasbourgeois, le président de l’UB, Dean Lewis, s’est engagé à ce que les portes d’aucun site ne ferment cet hiver. Ces propos ont été réaffirmés à l’occasion des différents conseils universitaires des mois de septembre et octobre, et étaient accompagnés d’indications sur le chemin que l’Université s’apprête à suivre dans les prochains mois.
Le 24 septembre, une circulaire du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche était transmise aux universités afin de suggérer des gestes en faveur d’une réduction de la consommation d’électricité. L’UB a d’ores et déjà indiqué qu’elle allait suivre certaines de ces recommandations : renouvellement des matériels énergivores, limitation du chauffage à 19°C, baisse de tension des éclairages…
Une prise de responsabilité en demi-teinte
Pour le moment, aucun autre établissement que l’Université de Strasbourg n’a annoncé de fermeture cet hiver. En ce sens, la responsabilité qu’a pris Dean Lewis dans ses engagements est à saluer. Après les deux années que viennent de traverser les étudiants, il est bon d’apprendre qu’ils n’auront pas à subir davantage les enseignements en distanciel.
Cependant, dans une perspective plus structurelle, nous ne pouvons pas nous contenter de ces simples engagements, qui procèdent logiquement d’un choix laissé aux établissements – la fermeture ou non – face à la crise actuelle. Le gouvernement n’a fait preuve d’aucune exemplarité dans l’accompagnement des administrations face à la hausse des prix… et c’est, encore une fois, aux collectivités et au contribuable d’en subir les conséquences.